HAÏTI

DEUX SIÈCLES DE CRÉATION ARTISTIQUE

Quatre ans après le terrible séisme qui frappa Haïti, le 12 janvier 2010 –  dont l’épicentre se situait à une vingtaine de kilomètres de Port-au-Prince et entraîna près de 300 000 morts –, la Réunion des musées nationaux / Grand Palais accepta avec enthousiasme d’accueillir une exposition dédiée à la création haïtienne.

Si « Haïti. Deux siècles de création artistique » n’avait pas vocation à être exhaustive, le parti-pris très sélectif et les choix qui en ont découlé tendaient à restituer au plus près l’extraordinaire vitalité et la permanente créativité des artistes haïtiens.

L’Occident, en une démarche souvent gouvernée par la facilité plutôt que par la curiosité, perçoit généralement l’art haïtien comme intimement lié au vaudou et/ou représenté par une expression « naïve » ou proche des peintres de Saint-Soleil, telle qu’elle fut reconnue et célébrée par André Breton au Centre d’art de Port-au-Prince en 1945, puis par André Malraux lors de sa visite à la communauté de Saint-Soleil en 1975. Si les rencontres de ces deux représentants de la culture française avec des artistes haïtiens a largement contribué à leur reconnaissance en Europe et aux États-Unis, elles ont focalisé l’attention sur des courants artistiques qui ne sont que partiellement représentatifs de l’art haïtien.

Une soixantaine d’artistes et près de cent soixante-dix œuvres, présentées pour la première fois en France ou spécialement conçues pour l’exposition, parfois réalisées in situ, ont restitué au plus près l’extraordinaire vitalité et la permanente créativité des artistes haïtiens sur une période allant du XIXe siècle à nos jours.

L’exposition n’abordait pas d’une manière chronologique les courants artistiques qui jalonnent l’histoire de la création haïtienne, laissant la liberté aux artistes d’entrer en résonance avec des œuvres majeures du patrimoine haïtien, mais établissait un dialogue et une rencontre entre des œuvres contemporaines, modernes et anciennes.

Quatre grands chapitres parcourant l’exposition portaient un titre en langue créole et se déclinaient selon plusieurs thématiques. Santit yo/Sans Titres représente les figures populaires et des scènes du quotidien, Lespri yo/Esprits confronte des œuvres à caractère profane ou sacré des religions vaudou et catholique et des symboles francs-maçons, Peyizaj yo/Paysages privilégie le travail d’artistes ostracisés dans les années 1950-1960 parce que trop « contemporains », Chèf yo/Chefs se penche enfin sur la construction d’une identité à travers la représentation des figures du pouvoir politique et intellectuel haïtien. Ces chapitres étaient ponctués dans l’exposition par trois Tètatèt/Tête-à-Tête faisant dialoguer deux artistes à travers leurs œuvres : Hervé Télémaque/Jean-Michel Basquiat, Sasha Huber/Jean-Ulrick Désert, Sébastien Jean/Robert Saint-Brice.

Commissariat : Régine Cuzin & Mireille Pérodin-Jérôme
Scénographie : Nicolas Groult & Sylvain Roca, assistés de Valentina Dodi

 

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